Un bonheur archaïque

La psychanalyse dit que le pas du cheval rappelle à l’enfant qui est en nous le bercement maternel. Les enfants en difficulté se reconnectent parfois au monde grâce à ce balancement sur le dos d’un poney. N’y a-t-il pas dans nos promenades à travers bois, dans la nature, quand nous faisons corps avec le cheval au rythme de son galop, quand nos souffles se mêlent, une étrange harmonie , presque absolue ? Quand malgré nos résistances, nos angoisses, nos soucis, nous nous sentons connectés à l’univers, et enfin libres…

Quelle part essentielle de nous-même résonne au rythme du galop ? Quel est cet envol qui nous gonfle le cœur quand nous cinglons le vent à bride abattue ? Quel cavalier n’a pas ressenti une fois ce sentiment de plénitude ?Le son cadencé des sabots, la beauté d’un paysage… Une respiration, une chaleur… Et ce mouvement perpétuel, cette cadence… A l’infini…Serait-ce la réminiscence d’une sensation qui remonte à la nuit des temps ou un aperçu du Paradis ?

 

Article paru dans Cheval Pratique en Janvier 2015