Laissons les chevaux dire…

L’inquiétude grandit et la même phrase se répète : « A force d’interdits, les animalistes  vont finir par détruire le sport équestre ! »

Et si, au lieu de nous inquiéter, nous faisions confiance aux chevaux ?

Ils ont un sixième sens. Nous n’en doutons plus aujourd’hui. Sinon comment expliquer ce cheval qui soigne dans les hôpitaux et pose ses naseaux exactement à l’endroit où le patient souffre ? Et celui, soi disant dangereux, qui s’immobilise quand un enfant handicapé se faufile entre ses jambes ? Comment expliquer, aussi, l’évolution de ces vingt dernières années dans les méthodes de débourrage ?

Auparavant, on s’opposait à l’animal. On se mettait à plusieurs pour l’habituer à la bride et à la selle. On le soumettait, on le contraignait et il nous obéissait. Aujourd’hui, avec l’arrivée des chuchoteurs et de l’éthologie, on débourre un cheval sans un geste brusque et sans violence. On s’impose par une posture ferme et calme, on lui parle, on «l’écoute », on le laisse venir à nous, et c’est pour ainsi dire d’un commun accord que l’on monte sur son dos. Finis les rapports de domination, nous sommes dans la communication, l’échange, et comme par miracle, le cheval nous donne volontiers ce qu’avant nous lui prenions de force !

Mais avec l’évolution les consciences s’opposent et les extrêmes s’affrontent. D’un côté les purs et durs de la protection animale. De l’autre, ceux pour qui le cheval n’est qu’une machine de compétition et, entre les deux, ceux qui découvrent, expérimentent et qui, comme moi, s’émerveillent devant une Alexandra Paillot qui gagne des grands prix sans éperons, sans rapports de force, avec ses puissants chevaux qui pourraient, s’ils le voulaient, la dominer sans mesure  et qui, tout au contraire, lui donnent tout ce qu’ils peuvent.

Demandons nous ce que ce partenariat avec les chevaux peut nous apporter. Laissons à cette conscience là le temps d’aller vers une plus grande communication vibratoire et, pourquoi pas, vers un nouvel univers sportif, peut être très différent, où la compétition sera pratiquée avec le même plaisir par les cavaliers et leurs chevaux, dans un échange d’énergie, comme deux danseurs.

Et au lieu de nous lamenter quand on nous retire le droit à un enrênement, à des guêtres ou à des éperons, essayons de faire autrement.

Osons cette confiance dans le cheval et  laissons le prouver aux animalistes  que c’est bien de son bon vouloir que viendront nos victoires.