Merci cheval !

Accuser l’autre, c’est facile et nous avons tous tendance à le faire quand quelque chose ne va pas.À cheval, la tentation est grande. Pourtant, bien souvent, nous devrions d’abord nous remettre en question avant de critiquer l’animal. Si nous rencontrons un problème demandons-nous d’abord ce que nous avons fait ou pas fait qui pourrait expliquer cela : la bouche du cheval est particulièrement dure aujourd’hui ? Le cheval bat à la main anormalement ? Combien de fois ai-je vu des cavaliers s’énerver sur leur monture pour finalement s’apercevoir que le mors était ajusté trop long, ou trop court, ou, pire encore, que le dentiste n’avait pas examiné ses dents et que le cheval avait un abcès douloureux…

Récemment, j’ai vu faire galoper un cheval à toute allure pour le fatiguer car il était soi-disant trop frais et faisait des sauts de mouton, alors que c’était les bords de l’imperméable du cavalier qui lui chatouillaient le dos !

Mis à part ces exemples caricaturaux, il en va de même pour un cheval « au refus » ou «pas respectueux»… Sommes-nous certains de l’avoir mis dans les meilleures conditions pour sauter ?

Une élève se plaignait de son jeune cheval qui s’arrêtait devant l’obstacle ou bien le traversait. Elle le corrigeait et revenait à toute allure espérant qu’il allait finir par sauter correctement alors que plus elle allait vite plus son cheval s’inquiétait car il n’avait simplement pas compris le mouvement du saut. Après avoir sauté au trot, très lentement, sur de petits obstacles, pendant quelques semaines, le cheval a cessé de s’angoisser, compris le geste du saut et il en a fait de même au galop. De «cheval incapable» il est devenu «jeune sauteur en formation». En résumé, quand notre cheval ne nous « satisfait » pas, faisons un petit bilan de nos pensées et de nos actions, de ce que nous lui apportons et de la manière dont nous le faisons. Prise de conscience, réflexion intérieure sur nos compétences, nos faiblesses, notre organisation, notre entourage… Et notre vie toute entière n’en ira que mieux. Merci Cheval !

Article paru dans Cheval Pratique en Mai 2015