Il m’arrive souvent d’entendre cette phrase : « Je ne parviens pas à rester concentré pendant tout un parcours ». Il est vrai qu’il suffit parfois d’un léger tutoiement, d’une petite perte d’équilibre pour nous faire penser à la faute. Et il suffit qu’on y pense pour qu’elle arrive. Parfois il ne reste que deux obstacles à sauter et on se focalise sur cette dernière ligne. On se dit qu’il faudra trouver une bonne foulée, on essaye de se rappeler tout ce qu’il faut faire, on se rigidifie, on ne voit pas sa distance et …Refus. On pense, on se crispe, et on quitte son cheval. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Restons avec notre cheval. Nous ne sommes plus à l’entraînement et les gestes, la technique, nous les connaissons, nous les avons répétés des centaines de fois ! Alors faisons confiance à la mémoire du corps. Si nous nous sommes bien entraînés, nous reproduirons inconsciemment les bons gestes. Soyons dans notre corps et pas dans notre tête. Le cheval nous aide à cela : Il suffit de mettre notre attention sur lui, sur ses mouvements à lui. Accompagnons chacune de ses foulées, écoutons la cadence, le rythme du galop et restons avec lui à chaque instant du parcours. Soyons là où nous sommes, n’imaginons rien, ne nous projetons pas sur la ligne finale quand nous sommes encore dans la courbe et vivons cet instant de galop comme un centaure. Quand on joue d’un instrument de musique, il ne faut pas se regarder jouer, il faut oublier nos doigts et seulement écouter la musique qui sort. Si on craint l’erreur, la fausse note arrive immanquablement. Bouddha disait : « Ne demeure pas dans le passé. Ne rêve pas du futur. Concentre ton esprit sur le moment présent. »