SAVOIR SE CONTENTER

Epicure disait : “Celui qui ne sait pas se contenter de peu ne sera jamais content de rien.”
Nous connaissons tous ce genre de personne et peut être même le sommes-nous : “Oui j’ai pu obtenir deux places pour l’opéra mais je ne sais pas si je vais y aller car j’en voulais quatre.” “Oui, je vais dans ma jolie maison en Bretagne, mais je voudrais tellement être aux Caraïbes.” “Oui j’ai eu mon bac avec mention mais je ne serai vraiment content que le jour ou j’aurai un emploi.” A peine avons nous réussi une chose que nous en voulons une autre. Au lieu de nous délecter de la chose obtenue, de la fêter, nous souffrons déjà du manque d’une autre.
Cette attitude qui, dans la vie, n’est désolante que pour nous mêmes, est catastrophique à cheval car elle brouille notre relation avec l’animal. Comment le cheval saura-t-il qu’il a bien fait si nous lui demandons tout de suite quelque chose de plus ? J’ai un élève débutant qui juste après avoir exigé un départ au trot essayait de faire un appuyer ! Le cheval ne comprenait rien et restait au pas !
Apprenons à jouir de ce que nous avons obtenu. Un départ au trot ? Restons un peu au trot et détendons nous avant de demander un allongement ou un départ au galop. Un arrêt ? Restons quelques secondes arrêtés et détendons nous. Il n’y a rien de pire pour un cheval qu’un cavalier qui continue à talonner ses flancs alors qu’il a accepté de partir au trot. Rien de pire qu’un cavalier qui continue à tendre les rênes alors qu’il a accepté de s’arrêter. Apprenons à nous relâcher quelques instants quand nous recevons ce que nous avons demandé. Les adeptes de l’équitation éthologique parleront du “retour à la zone de confort”, les grands écuyers parleront de “Cession”. Il s’agit dans tous les cas de savoir dire Merci et d’en profiter !