En regardant Jean François Pignon et ses chevaux en liberté qui ne le quittent pas des yeux, en observant la manière qu’il a de les prendre par le regard et de les faire bouger sans un mot, sans un ordre, par un seul léger geste et un mouvement de tête, je me suis demandée quelle était cette onde invisible qui les reliait. Et puis j’ai vu le cavalier de CSO britannique Scott Brash qui trottait tout simplement sur son cheval dans le paddock de la finale de la Coupe du Monde à Lyon, sans porter la moindre attention au public autour de lui, les yeux posés sur la nuque de son cheval. J’ai ressenti cette même émotion. Il s’agissait, dans les deux cas, de communion mystique… Quelle est cette vibration qui unit l’homme à l’animal ? Qui permet au cheval de donner le meilleur de lui même comme s’il faisait à l’homme un cadeau. Car c’est bien de cadeaux qu’il s’agit et non de dressage, de contrainte ou de soumission. Quel nom donner à cette complicité inouïe entre le cavalier et sa monture ? Désir ? Volonté ? Concentration ? Intuition ? A chacun de ces mots il manque une autre dimension. Et l’idée m’est venue que le mot Amour voulait dire ce que j’avais devant les yeux. Ou plus exactement, L’Energie d’Amour : le plaisir d’être en harmonie avec l’autre.
Article paru dans Cheval Pratique en juin 2014