LA CHAMPIONNE ET SON PRINCE

Un titre de conte de fées pour parler de grand sport. Des mots magiques pour décrire la performance technique. Quand l’au delà se mêle de l’exploit. Des émotions d’enfant qui riment avec talent. C’est bien ça que j’ai vu tout au Long de ce championnat sur la pelouse du Grand Parquet sous le soleil de septembre à Fontainebleau.
J’ai vu une jeune femme frêle et légère devenir centaure, j’ai vu un colosse devenir danseur, j’ai vu l’élégance, la cadence… J’ai surtout vu la force devenir fluide et deux corps entrelacés évoluer dans les airs comme les étoiles de l’opéra, quand on ne sait plus qui commande l’autre. J’ai vu les petites mains guider la longue encolure, les petits doigts dialoguer avec l’énorme bouche, j’ai entendu la petite voix, à l’abord du dernier obstacle, qui suppliait avec des mots d’enfant « allez mon boubou ! » Et pourtant c’était bien d’art équestre qu’il s’agissait, de courage et de sueur, d’effort et de puissance. Mais moi je n’ai vu que l’amour fou comme on le raconte dans les livres. Et à mes côtés, j’ai senti la présence de Manuel Malta Da Costa qui me parlait si souvent d’Alexandra et qui était venu du ciel pour me dire sa joie de voir enfin cette perfection qu’il recherchait tant.