On nous apprend que pour obtenir un crack, il faut croiser tel étalon avec tel type de jument, que telle lignée n’a engendré que des champions etc… On se targue d’avoir un poulain de … et on passe des soirées entières à étudier des pedigree…A force de regarder les grandes competitions internationales, d’applaudir tous ces chevaux de haut niveau et de constater qu’il y en a de plus en plus capables de franchir avec aisance des parcours de plus en plus difficiles, je me suis mise à observer attentivement ces prodiges aux arbres généalogiques étalés sur deux pages.Beaucoup ont de vilains jarrets, des dos trop longs ou creux, des encolures à l’envers, des croupes anguleuses, des têtes trop grandes pour leur corps.
Rares sont ceux qui présentent des proportions idéales, celles qu’on lit dans les manuels, qu’on voit sur les planches de dessin. Très peu sont harmonieux comme peuvent l’être les jolis pur sang anglais ou les étalons arabes. Et pourtant, ces chevaux là sont des genies de l’obstacle.Que se serait-il passé si personne n’avait connu leurs origines..? Auraient ils été repérés ? Aurait-on osé leur donner une chance de montrer leur talent.?Heureusement qu’il n’en va pas de meme avec les humains, car je me demande bien à quoi ressemblaient les parents d’Einstein !
Article paru dans Cheval Pratique en juin 2015