Il y a bien sûr une quantité de solutions mais en simplifiant, j’arrive à trois attitudes possibles : 1/ L’obstacle est face à moi, il me paraît infranchissable. Je cherche une foulée en fixant le pied de l’obstacle. Je me raidis, tout mon corps se fige, le cheval sous moi se tetanise, se crispe. J’ai finalement le choix entre pousser sur une foulée beaucoup trop longue ou attendre et m’encastrer dans le pied. Avec cette attitude, il y a 90% de chance de m’écraser dans l’obstacle ou de subir un refus et meme tomber. J’ai “ subi” l’obstacle. 2/ L’obstacle est face à moi, je connais sa hauteur, il m’inquiète mais courageusement je vais vers lui, je sais ce qu’il faut faire, je vais le faire encore plus fort, c’est laborieux, je tends encore plus mes renes, je change mon assiette, agite mes jambes, vise le centre de l’obstacle et me lance à l’assaut. Il y a 50% de chances de le passer mais ca sera au prix d’un effort terrible.J’ai sauté par “devoir”.
3/ Je sais qu’il y a un obstacle, je vais le survoler. L’obstacle est face à moi, je sais qu’il est haut mais j’ai confiance en moi et en mon cheval. Je regarde au-delà des barres et je me concentre sur l’instant present, la qualité du gallop de mon cheval, la souplesse de mes bras, je fais corps avec lui.Dans cet état d’esprit, il y a 100% de chances de franchir l’obstacle avec facilité. J’ai “survolé” l’obstacle”
Il en est de même dans la vie. Tout est dans le regard que l’on pose sur les évènements qui se presentent à nous.
1/ Il nous semblent insurmontables et nous écrasent.
2/ Ils nous semblent difficiles et on les affronte laborieusement.
3/ Ils sont devant nous, on ne les évite pas, on a confiance dans la vie et en soi meme et on les absorbe avec souplesse et élégance.
Article paru dans Cheval Pratique en Août 2015