J’ai toujours été stupéfaite par le miracle qui s’opère entre deux personnes en présence d’un cheval. J’ai voyagé un peu partout dans le monde, vu toutes sortes de cavaliers différents et de chevaux différents. Quand je me retrouve à côté d’un inconnu en présence d’un cheval, il suffit d’un mot, d’un geste, d’une attitude pour que la complicité naisse entre les deux humains. Bonne nouvelle pour notre vie entière : cette connaissance du cheval fait que nous avons des amis partout ! Que nous soyons, cavalier, entraineur, palefrenier, éleveur, maréchal ou vétérinaire, que nous soyons dans le monde des courses, du jumping, de l’endurance ou du horse ball, que nous aimions les chevaux de sport, de loisir ou de western, nous aurons quelque chose à nous dire. Là où sont les chevaux, fuse le langage commun. La simple observation d’un cheval nous rapproche. Il suffit d’un mot, d’un geste pour que nous nous reconnaissions. Nous ne sommes ni intimidés, ni mal à l’aise ; nous sommes égaux, unis par cette vibration si particulière. Dans tous les autres univers, celui qui s’éloigne est très vite exclu, et il lui est très difficile de revenir et de rétablir des contacts.
Cela n’arrivera pas dans la famille équestre. Même si nous prenons un jour du recul et que nous nous absentons pour une longue période, il nous suffira de la présence d’un cheval pour nous sentir à nouveau chez nous.Les indiens Navajos disaient : « Qu’est-ce qu’un homme ?Un homme n’est rien.Sans sa familleIl est plus insignifiantQue cet insecteQui traverse la piste. »
Soyons rassurés, nous autres gens de chevaux. N’ayons pas peur de vieillir, ni de finir seuls ou de nous ennuyer. Même si nous n’avons plus de parents, pas de conjoint ou pas d’enfants, notre famille est si vaste que nous y aurons toujours, à tout âge, un alter ego. Et même si tout change dans ce monde, technologies, moyens de transmission, mœurs, le langage cheval demeure. Depuis des millénaires, les codes entre humains et équidés sont les mêmes et ils le resteront pour l’éternité.