Que veulent les associations de défense des animaux ?
Plus d’enrênements sur les chevaux car ils font mal aux vertèbres, plus de guêtres un peu serrées, plus d’éperons qui risquent de blesser les flancs, les chevaux de cirque vont être interdits, les courses d’obstacles et les chutes en concours complet font couler beaucoup d’encre. Quand va-t-on lire ou entendre que le mors est interdit…?
J’ai fait un rêve :
Quelque part, en 2050, au bord d’une autoroute, le long d’une plaine, un véhicule sans moteur et sans chauffeur s’arrête. Un enfant en sort accompagné de sa grand mère.
Au loin, derrière les grillages de sécurité, de grands quadrupèdes galopent crinière au vent.
– Regarde ! regarde! C’est quoi ces animaux ?
– Des chevaux, mon petit. Ne t’approche pas. Ils sont sauvages.
Le troupeau semble furieux. Les yeux exorbités, ils soufflent, renâclent, couchent leurs oreilles et se cabrent avec hostilité. Ils restent au loin, sauf un grand bai brun qui s’avance. L’enfant fait un pas vers lui. Du bout de ses naseaux, à travers les mailles du grillage, le cheval effleure délicatement la main de l’enfant. La grand mère est sidérée.
– Celui là doit être très vieux et avoir connu les hommes.
– Les autres n’en ont jamais vus ?
– Non. Jamais. Mais il y a longtemps, les hommes les faisaient travailler dans les champs, et quand j’avais ton âge, on les montait, on les attelait, on faisait même des compétitions sur leur dos. C’était un animal de grande valeur, un signe extérieur de richesse.
– Pourquoi on ne le fait plus ?
– Parce qu’un jour, on a décidé que c’était honteux de les soumettre, qu’ils n’étaient pas nés pour ça. Petit à petit, on a inventé des lois pour leur bien être. On disait qu’ils étaient martyrisés, abusés. De fil en aiguille, les hommes ont eu interdiction de s’en servir et ils ont été relâchés à l’état sauvage. On est passé à autre chose, on a inventé les robots, et la race s’est éteinte. Plus personne ne soignait ceux qui restaient. Beaucoup sont morts de maladies. Quelques uns ont survécu, procréé. C’est pour ça qu’on en voit encore parfois dans de grands espaces inhabités.
Du bout des doigts, elle touche le chanfrein du grand bai brun.
– Celui là doit avoir plus de trente ans… Il a du être relâché quand il avait quatre ou cinq ans, juste après avoir connu la selle et la bride…
– C’est quoi une selle et une bride ?
– Rien, mon chéri. Des choses qui n’existent plus.