Abraham Lincoln disait : « Ce qui compte, ce ne sont pas les années qu’il y a eu dans la vie. C’est la vie qu’il y a eu dans les années. »
Un cavalier me dit récemment : » Je viens de perdre mon cheval, et la vie est terne ».
Le cheval nous fait pénétrer un monde parallèle et quand il meurt, c’est un univers entier qui s’écroule. Bien sûr nous respirons toujours et les heures, les jours, continuent de passer. Mais plus rien n’a de relief.
Qu’il soit compagnon de randonnée ou équipier de compétition, notre cheval donne des couleurs à notre entourage, à nos humeurs. Une heure sur son dos et notre vie est remplie. Celui qui n’est jamais monté à cheval ne peut pas comprendre ce sentiment de plénitude, de puissance qui transcende notre quotidien. Le cheval met de la passion dans nos émotions, il embellit ou détruit l’opinion que nous avons de nous même. Il a le pouvoir de nous élever au niveau des rois et des reines ou de nous précipiter dans un gouffre de médiocrité. Il nous donne l’Essentiel, le Désir.
Alors quand nous le perdons, il ne nous reste rien qu’un désert sidéral. Accident, colique, claquage, euthanasie… Tous les cavaliers y ont été confrontés au cours de leur existence. À chaque fois c’est comme un exercice de survie, une simulation de fin du monde. Et nous n’avons pas d’autre choix que de remplir ce vide et nous reconstruire.
Aller de l’avant, repartir, refaire surface…Nous connaissons bien ces mots. Et avec l’expérience, des mécanismes se mettent en place et nous recommençons. Encore et encore.
Peut être sommes nous, grâce aux chevaux, mieux préparés que d’autres à faire face au deuil.